Evolution de la jurisprudence sur la signature électronique

Date :

En 2022, le nombre de décisions rendues au niveau des Cours d'appel sur des documents signés électroniquement a très significativement augmenté.

En voici les éléments les plus significatifs :

  • il s'agit pour l'essentiel de situations B to C (crédit à la consommation) ou de contrats de travail
  • pour l'instant, à notre connaissance, aucun litige n'a impliqué le recours à l'expertise judiciaire
  • les enjeux financiers restent faibles (de quelques K€ à quelques dizaines de K€, avec un pic autour de 10 k€
  • les juges commencent à développer une meilleure connaissance du sujet et reconnaissent majoritairement la validité de la signature, sur la base de considérations plus ou moins développées : production d'un fichier de preuve présentant un lien avec l'acte signé ; production des certifications des prestataires ; plus rarement, reconnaissance de l'efficacité de la convention de preuve
  • D'assez nombreuses décisions appuient cette reconnaissance sur l'existence d'éléments extrinsèques à la signature (production de documents d'identité du signataire, de justificatifs, preuve de versement des fonds, etc.)
  • On peut malheureusement encore assister à une confusion entre le dispositif utilisé (la plupart du temps une signature simple ou avancée) et la signature qualifiée, présumée fiable en droit français

Le bilan jurisprudentiel de l'année 2022 est donc globalement positif pour la reconnaissance de la signature électronique par les Cours d'appel. Mais cette tendance doit être tempérée : les enjeux financiers étant faibles, il n'y a pas eu de recours à l'expertise et le niveau d'analyse réalisé des procédés par les magistrats reste très superficiel

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Date :
Par un arrêt rendu le 14 février 2024 (Chambre sociale, n° 22-23.073) la Cour de Cassation a entaillé le caractère prétendument absolu du droit des personnes à être informées des traitements de données personnelles les concernant.
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En mai 2025, nous avons publié sur ce site un article intitulé : « signature électronique, les juges se rebiffent ». Eh bien ils se rebiffent de plus belle car la tendance se maintient. Depuis lors, beaucoup de décisions concernant la signature électronique ont été rendues au niveau des cours d’appel, parmi lesquels un bon nombre de refus qui, pour la première fois, concernent le leasing professionnel et le crédit immobilier.
Leur analyse est instructive.
Date :
Les arrêts rendus début septembre 2020 par les Cours d’appel de Toulouse (CA Toulouse, 3ième Ch., 4 septembre 2020, RG n°19/01990) et de Lyon (CA Lyon, 6ième Ch., 3 septembre 2020, RG n°19/06466) accordent une place importante à la certification des solutions de signature mises en oeuvre. Mais encore faut-il comprendre la portée de ces certifications et leur impact réel sur la fiabilité de la signature électronique.